INEE, UMR 7194 HNHP – PaléoFED
MNHN, Paris
sandrine.prat[at]mnhn.fr
Mes travaux de recherche portent sur la diversité morphologique des hominines pliocènes et l’émergence de notre genre (le genre Homo) dans une perspective taxinomique et phylogénétique, la relation hominines/culture matérielle, et les dynamiques de peuplement tant entre l’Afrique de l’Est et l’Afrique du sud, que hors du continent africain. Le cadre chronologique de mes recherches s’étend de 3,5 à 1,5 millions d’années.
J’ancre mes réflexions dans une démarche bio-archéologique de terrain, reliant morphologie, fonction, comportements culturels, de subsistance et données paléoenvironnementales. Je suis impliquée depuis 1998 dans le West Turkana Archaeological Project (dir. H. Roche puis S. Harmand) où nous menons des travaux de terrain dans la Formation de Nachukui à l’Ouest du lac Turkana au Kenya. Cette région du rift est-africain, par sa richesse (en nombre de sites) et sa répartition chronologique (de plus de 3 millions d’années à 700 000 ans) sans lacune sédimentaire, est remarquable pour les recherches pluridisciplinaires concernant les paléo-environnements, la diversité des hominines (évolution et variabilité) et leurs comportements adaptatifs techno-économiques. Je m’attache également à tester l’importance du Rift Est africain (REA), en tant que déchirure lithosphérique et catalyseur de la biodiversité, (1) dans les phénomènes d’adaptation des hominines à leur environnement (en évaluant la relation entre modifications environnementales, changements hydrologiques et biodiversité des hominines), (2) leur modalité d’expansion et (3) si le REA était une barrière à cette diversité et à la mobilité des populations passées (en étudiant la variabilité au sein d’un même taxon à l’échelle locale (Bassin du Turkana, Kenya) et régionale (Afrique de l’Est (dans REA) / Afrique du Sud (hors REA)).