Il a eu lieu le 24 mars 2023 à 15h00 (heure de Paris) et a été retransmis en direct sur Zoom.
Plusieurs vagues de dispersion des hominines ont eu lieu à partir du Pléistocène. Cette échelle de temps est suffisamment longue pour considérer que l’environnement était non seulement différent de ce qu’il est aujourd’hui, mais aussi qu’il était instable : le climat et les paysages ont changé à un rythme qui pourrait être comparable à celui de leur dispersion. Pour comprendre les comportements et les voies de migration des premiers hommes, il est nécessaire d’établir une chronologie des changements survenus dans leur environnement physique. En utilisant l’étude de cas de l’Homo erectus en Asie du Sud-Est, je montrerai que les reconstructions des paysages et des climats passés fournissent des indices précieux pour élucider la dispersion des hominines. Les modèles numériques de l’évolution des paysages permettent de reconstruire la physiographie passée. Nous avons utilisé ces reconstructions comme conditions limites pour les simulations de mouvements écologiques. L’évaluation probabiliste de ces déplacements jette un nouvel éclairage sur les modalités de déplacement des hominines dans l’environnement changeant du Sundaland. L’objectif de cette présentation est de présenter cet outil et d’évaluer s’il peut aider à résoudre des questions paléoanthropologiques de longue date dans le système du Rift est-africain, au carrefour des recherches géologiques et anthropologiques, au cœur du programme interdisciplinaire du Rift RDA.
Laurent Husson est chercheur au CNRS à ISTerre, Grenoble. Géologue de formation, son expertise s’est progressivement orientée vers les sciences du système terrestre, englobant les interactions entre la Terre solide et l’atmosphère, l’hydrosphère et la biosphère.