Mélanie Duval
CR CNRS, EDYTEM (Environnements, Dynamiques et Territoires de Montagne)
Impliquant des chercheurs dans cinq pays (Afrique du Sud, Botswana, France, Namibie, Zimbabwe), le projet IRN RAHMSA vise à structurer des actions de recherche et de formation sur les enjeux de préservation et de valorisation des sites d’art rupestre en Afrique australe. Comme dans d’autres contextes postcoloniaux, ces enjeux sont ici exacerbés par la rencontre et l’hybridation entre plusieurs ontologies et une grande diversité des usages associés aux sites d’art rupestre. Bien que les initiatives visant à prendre en compte cette diversité au sein d’approches intégrées se soient développées ces dix dernières années, elles se heurtent : 1/ à la difficulté d’appréhender des valeurs à la fois multiples, contextuelles, évolutives et parfois conflictuelles ainsi qu’à 2/ l’absence d’un cadre méthodologique holistique et intégré solide pour y parvenir.
Le projet IRN RAHMSA propose de remédier à ce manque méthodologique en réunissant l’expertise et en comparant les points de vue et les pratiques de chercheurs et de praticiens du patrimoine issus de divers horizons afin d’identifier des points d’intérêt interculturels, selon une approche cosmopolitique.
En cela, le projet RAHMSA s’appuie tout autant qu’il vient renforcer un projet ANR existant : COSMO-ART (2022-2025). Ce programme propose, en effet, l’approche cosmopolitique comme outil pour aborder les défis auxquels est confrontée une gestion durable des sites d’art rupestre, en conciliant différents usages, différentes perceptions et différents enjeux de développement. Alors que COSMO-ART est ciblé sur des actions de recherche en Afrique du Sud et en Namibie, le projet IRN RAHMSA vise à structurer, à l’échelle régionale de l’Afrique australe, des actions de recherche et de formation en impliquant deux autres pays d’Afrique australe, le Botswana et le Zimbabwe. Pour y parvenir, RAHMSA propose l’organisation de 5 ateliers de formation, un dans chaque pays partenaire, et des événements publics associés, tels que des cycles de conférences, des tables rondes, des expositions.
En tant que géographe, les recherches de Mélanie Duval portent sur l’analyse des processus de patrimonialisation et les enjeux de mise en tourisme des sites archéologiques (sites d’art rupestre, vestiges lacustres – également dénommés « sites palafittiques »). Elle s’intéresse aux valeurs attribuées/ mobilisées et aux jeux d’acteurs dans la construction et le fonctionnement de la rhétorique patrimoniale, ainsi qu’aux modes de gestion et de mise en tourisme.