Juillet 2023 :
Projets JRP CNRS-Africa – Des équipes du GDR lauréates
Plusieurs projets portés par des membres du GDR ont été retenus par les appels CNRS-Africa 2023.
Félicitations à eux !
1- CNRS – JOINT RESARCH PROGRAMME in AFRICA (CNRS-AFRICA JRP)
“L’énergie incarnée » : Socialisation des technologies et des ressources de faible niveau dans la production d’énergie alternative.
Participants :- Benoit Hazard
- Aloys Osano
- Bakari Chaka
- Thomas Kivevele
- Aloyce Amasi
Les pays d’Afrique de l’Est s’efforcent de réduire considérablement leurs émissions de carbone. Une grande partie de la population du rift du Kenya et de la Tanzanie a un accès limité à l’énergie pour ses besoins domestiques. Elle continue à dépendre du bois de chauffage et du charbon de bois pour la cuisine et l’éclairage, malgré la mise en oeuvre récente de projets énergétiques à grande échelle. Les tendances actuelles du développement sont basées sur des macro systèmes techniques dans lesquels les infrastructures sont pensées comme une association de systèmes techniques au sein de réseaux plus larges. Ces projets exploitent les ressources des paysages pastoraux, sans toutefois profiter aux populations locales, et en particulier maasaï. Il en résulte une chaîne de valeur énergétique inégale créant plus d’exclusion sur le marché de l’énergie, d’impacts sur la biodiversité, et de problème de santé, dans les zones marginalisées. Face aux limites des infrastructures réseaux dans le domaine de l’énergie, « Embodied energy » propose une recherche sur les « technologies appropriées » dans les transitions énergétiques africaines. Il part du constat que les projets d’électrification hors réseau semblent plus performants dans l’approvisionnement énergétique durable des populations locales, et des plus exposés à la précarité énergétique.
Ce projet vise à questionner les paradigmes émergents de la transition (« strong sustainability ») en décrivant, à travers une recherche interdisciplinaire, les dynamiques socio-écologiques (ressources, usages, effet de la biodiversité sur la santé) posés par la question de l’accès à l’énergie des populations les plus vulnérables au Kenya et en Tanzanie. Comment obtenir des projets énergétiques durables et cycliques utilisant des « basses technologies » pour « alimenter les personnes vulnérables » est la question centrale du projet proposé ? S’appuyant l’exemple d’un biodigesteur « pilote » au Kenya, et d’équipements comparables, déjà existant, en Tanzanie, ce projet fait le pari que les « technologies appropriées » portent la possibilité d’une appropriation par les populations locales, et in fine il interroge les formes de socialisation de l’énergie. Il ambitionne de générer des connaissances qui pourraient être utilisées par les parties prenantes concernées telles que les décideurs politiques, les donateurs et les ONG qui visent à promouvoir la transition énergétique et à protéger les ressources forestières restantes de l’Afrique.
2- CNRS-AFRICA RESIDENTIAL RESEARCH SCHOOLS
A summer school for geological hazards assessment and risk evaluation in North Tanzania.
Coordinateurs :
- Stéphanie Gautier-Raux
- Remigius Gama
Partenaires :
Cette école thématique propose une formation pluridisciplinaire axée sur les aléas géologiques dans le nord de la Tanzanie, et plus précisément dans la région du rift est africain marquée par une activité sismique continue et des éruptions volcaniques récurrentes. L’objectif de cette formation est d’approfondir les connaissances et les compétences pratiques des étudiants, tanzaniens et français, dans l’évaluation des aléas géologiques et la gestion des risques associés. Cette formation ambitionne également de renforcer et promouvoir la collaboration bilatérale autour de ces questions scientifiques à fort impact sociétal.
Le programme de l’école s’étale sur une semaine et comprend des séminaires, des cours pratiques et une formation sur le terrain. L’ensemble de ces interventions couvrent des sujets tels que la géodynamique, la géomorphologie, la sismologie, la volcanologie, la cartographie, et l’acquisition et l’analyse de données. L’originalité du projet réside dans sa combinaison d’aspects théoriques interdisciplinaires avec des applications pratiques visant à former les participants à l’estimation des aléas géologiques sur un cas concret. La formation intègre notamment des outils de cartographie numérique et de géoréférencement, des instruments sismologiques, des observations sur le terrain, la collecte d’échantillons, et la présentation de techniques d’analyse géochimique.
3- CNRS-AFRICA VISITING FELLOWSHIPS
COSYSORI (Contact dans les systèmes sonores des langues de la vallée du Rift)
Participants :
- Alain Ghio
- Michael Karani
- Didier Demolin
- Yohann Meunadier
- Francesca Di Garbo
Partenaires :
Collaborations :
Le projet COSYSORI prolonge le projet SYSORI dont l’objectif est l’étude des Systèmes Sonores des langues de la vallée du Rift. L’aspect novateur consiste à mettre l’accent plus précisément sur les phénomènes de contact de langues tout en gardant les fondements des projets précédents.
Le Grand Rift Africain comprend plusieurs aires linguistiques appartenant aux quatre grandes familles linguistiques du continent (Afro-Asiatique, Niger-Kongo, Nilo-Saharienne et Khoesan). La diversité linguistique de cette zone est le résultat de migrations et de contacts, parfois très anciens, entre des populations de chasseurs-cueilleurs, d’éleveurs et d’agriculteurs. La comparaison entre les langues suggère plusieurs phases migratoires et contacts qui ont modifié à plusieurs reprises le paysage linguistique. Les systèmes sonores des langues du Rift ont des types de sons particuliers, dont certains ne sont pas courants dans les langues du monde. Le cas des consonnes non pulmoniques telles que les éjectives, les implosives et les clicks est particulièrement remarquable.
Ces consonnes sont-elles des substrats de très anciens éléments qui se reflètent dans les langues actuelles ou bien sont-elles le produit de mécanismes d’innovation et de complexification des systèmes sonores ? Existe-t-il un lien entre les clicks et les consonnes éjectives, pouvant expliquer par exemple le transfert d’une langue à une autre par contact ? Comment comparer ces consonnes non pulmoniques aux mécanismes de la déglutition ou de la toux, mettant ainsi en évidence la nature biologique d’éléments de la structure linguistique ?