L’école d’été Tanzshule s’est déroulée à Katesh, dans le district de Hanang, en Tanzanie, du 19 au 28 mai 2024. Cette école a été financée par le CNRS dans le cadre de sa coopération scientifique avec les pays africains. Elle a rassemblé 18 participants des universités de Dar Es Salaam, de Dodoma, de Montpellier et du Service Géologique de Tanzanie.
La formation visait à améliorer les connaissances théoriques et les compétences pratiques des participants, tanzaniens et français, dans l’évaluation des risques géologiques et de leurs conséquences, qu’elles soient directes (tremblements de terre, éruptions volcaniques) ou indirectes (instabilités de pentes, inondations). La formation visait également à renforcer et promouvoir la collaboration bilatérale sur ces questions scientifiques qui ont un impact sociétal important dans ce pays. Dans le district de Hanang notamment, une catastrophe naturelle majeure s’est produite en décembre 2023 : des coulées de boue, dont l’origine n’est pas encore élucidée, ont causé des pertes humaines et des dégâts matériels importants. Ces derniers événements soulignent la nécessité d’améliorer la formation et la communication sur ces phénomènes.
L’originalité de cette école a résidé dans la combinaison d’aspects théoriques et d’applications pratiques pour former les participants à l’étude des risques géologiques dans des cas concrets. Le programme de formation comprenait des séminaires, des cours pratiques et des formations sur le terrain. Les séminaires couvraient divers aspects des géosciences : géodynamique, géomorphologie, sismologie, volcanologie et cartographie. Les cours pratiques portaient sur la cartographie numérique et les outils de géoréférencement, l’analyse sismologique, les mesures géochimiques (XRF), les observations sur le terrain et la collecte d’échantillons. Tous ces outils ont été utilisés pendant deux jours sur le terrain. Les données ont ensuite été traitées à l’aide de logiciels spécialisés et analysées en les replaçant dans leur contexte. Nous avons mis l’accent sur une définition claire du problème et des questions scientifiques, afin de mettre en œuvre une approche multidisciplinaire pertinente et appropriée.
La formation sur le terrain a été consacrée à des observations, des mesures par groupes sur deux sites : La coulée de boue de Katesh et le volcan phréatique de Ghama. Durant ces deux jours, les participants ont également été sensibilisés à la lecture de paysage et à l’observation d’affleurements. Toutes les données acquises sur le terrain ont ensuite été traitées au cours des deux derniers jours. Le travail s’est fait en groupe et s’est terminé par une présentation orale. Nous avons conclu par une discussion générale sur les résultats obtenus par chaque groupe, leurs interprétations, les limites et ce qui peut être proposé pour améliorer l’étude.
Outre l’aspect formation, Tanzshule a permis d’initier des discussions scientifiques autour de la coulée de boue de Katesh : Quelles en sont ses origines (séismes, géologie, hydrogéologie), sa fréquence d’apparition, son étendue ? Quels sont les rôles de la morphologie du réseau de drainage, des dépôts carbonatitiques ? Ces discussions permettront aux organisateurs et aux participants de progresser sur cette question et de contribuer à une meilleure compréhension du phénomène. Cette étape est essentielle pour une meilleure prévention et gestion du risque associé.
